Le projet vise à rénover un patio dont la conception est dépassée, tant par son fonctionnement que par son esthétisme.
L’aménagement très daté participe à la fragmentation de l’espace. Les deux jardinières maçonnées de même forme et hauteur installées en symétrie encombrent le patio et limitent sa réorganisation.
L’espace présente pourtant un potentiel d’aménagement remarquable. Les bâtiments qui l’entourent n’étant pas très hauts, la luminosité est confortable.
Croquis d’ambiance et plan de masse. Dans la phase de conception, nous avons imaginé un espace de détente unifié et orienté vers une “scène” végétale au fond du patio.
Après le démontage des deux jardinières centrales, le carrelage en grès est recouvert d’un plancher en bois. Le pin brun permet d’habiller l’espace du patio tout en l’unifiant.
Les deux grandes jardinières maçonnées du fond sont conservées et nouvellement plantées d’arbustes et de grimpantes.
Des poteries en terre cuite sont installés de façon irrégulière sur le sol en bois de sorte à resserrer légèrement l’espace central.
La nouvelle composition agrandit visuellement l’espace. Le sens des lames en bois du plancher augmente l’effet de perspective.
Le bleu choisi pour le mur du fond est un clin d’oeil au jardin Majorelle d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé à Marrakech.
L’habillage de l’estrade permet de décliner l’espace en deux usages distincts, tout en mettant en scène le fond du patio.
Il s’agissait de tenir compte de l’existant : la présence de caves au sous-sol imposait cette différence de niveau. Nous avons pris parti de cette contrainte en renforçant la hauteur de la marche, de sorte à créer un espace repas bien délimité en bas. L’estrade participe à la composition du tableau végétal en fond de patio.
Afin de favoriser l’unité de l’espace et ne pas l’encombrer visuellement, deux types de contenants sont utilisés : les pots horticoles en terre cuite naturelle sont complétés par un bac en Fibertsone gris. D’aspect très minéral, ce bac est composé de fibres synthétiques et de pierres naturelles, association qui permet de réduire le poids tout en garantissant la durabilité et l’apparence de la pierre. Ses lignes sobres et épurées sont très actuelles.
Un rangement en bois vient s’insérer sous la coursive en englobant le poteau en béton.
Modélisé en 3D et construit sur mesure dans le même bois que le plancher, il permet notamment de ranger des vélos en accroche verticale. Au cours du projet, nous avons adapté ce dessin en réduisant la longueur du meuble pour mieux répondre aux besoins de la famille.
L’appartement étant disséminé tout autour du patio, ce nouvel espace offre une pièce supplémentaire aux beaux jours pour la famille.
La pose du meuble a permis de casser un effet “couloir” et de rompre la linéarité des déplacements : désormais, l’entrée de l’appartement impose un détour par la scène végétale. Le patio retrouve son rôle de pièce centrale éclairée par un puits de lumière, comme dans la tradition de l’atrium grec, d’une villa romaine, d’une hacienda sud-américaine ou encore d’une maison arabe.
Un rosier grimpant est planté au pied du poteau de sorte à investir cette partie minérale peu attrayante. Ce rosier ‘New Dawn’ apporte de la couleur en partie haute du patio.
Au fond du patio, la jardinière offre une luxuriance végétale qui en fait l’espace jardin, en contraste avec l’espace ordonné et fonctionnel du reste du patio.
Les plantes grimpantes partent à l’assaut du treillage en bois.
Les feuillages offrent une palette de tons de vert en complémentarité avec le bois de pin brun. Les plantes ont été choisies pour offrir une variété de couleurs de floraison tout au long de l’année.
Vu depuis la coursive, le patio prend des airs de pièce centrale d’un riad marocain.
Tout comme le bleu “Majorelle”, le palmier apporte une touche d’exotisme dans le patio.
Année
2017
Surface
30 m²
Coût
15 000 €
Lieu
Paris (XXème)